
Au détour du chemin, les flocons envahissaient le pare-brise, les essuie-glace étaient inutiles, la route se confondait aux champs, la brume neigeuse, épaisse, occupait l’air, au détour du chemin j’ai réussi à distinguer le panneau. Il semblait ridicule, ce panneau, givré, somnambulesque, planté au hasard d’une farce de boussole : il indiquait une direction. Je n’avais plus d’essence. Je suis sorti dans le vide avec seulement ma chemise d’été et j’ai dansé au milieu du champ avec la neige transperçant mon pantalon comme des flammes. Puis je suis tombé de tout mon long. Anésthésié.
Le ronronnement final de la voiture dans une oreille, le coassement dérangé de quelques corbeaux dans l’autre oreille, je me suis laissé aller à croire que tout était fini.
Juste avant Noël.
La neige est si convaincante.
Laisser un commentaire