Toute cette histoire a commencé un 8 car le 8 est le chiffre de la vie nouvelle. Ce bouge est un octogone monté sur un couple de serpents autophages.
Elle scrute l’orient pour chaque matin assister à la naissance du jour, j’ai renversé la mappemonde avec mes médiocres mots, le temps est un mort-né, les premières heures sont celles du jugement dernier, elle part crever en occident… Occidere…
Si je suis omniprésent, dans le parfum âcre d’une mare urbaine, dans les aspérités rêches des parpaings, dans la teinte jaunâtre d’une pluie filtrée par les cheminées des usines, c’est que j’ai explosé, l’expansion d’un moi sans ego, j’ai fusionné pour n’être que globules de la ville. Tu suces la moelle de mes mots qui exsudent et qui stagnent dans les déchetteries isolées.
Ton ombre errante qui se détache de la normalité cyclique du monde, ton ombre errante claudiquant traînant avec orgueil le fardeau congénital, comme un bagnard fraîchement rasé lâché dans le petit matin.
Tu t’enfonces dans les bouches de metro, attirée irrémédiablement par la respiration machinale du monde, tu seras recrachée plus loin, inchangée. Et c’est bien parce que l’aspect corrosif du monde ne te fait pas plus brillante que de plus en plus tu deviens fruit amer.
Quelque part, une cave chauffée par des conduits détournés, un sol de terre battue, murs de briques molles, air lourd, moite, air palpable. Une silhouette, un sourire or, yeux au milieu des joues, parmi un tas de poupées chiffon il y a toi, transpercée, brûlée, humiliée. La poupée a elle aussi le sourire aux lèvres, le sourire or peste, l’attrape pour alimenter la chaudière puante. Tu te libères dans un rire rédempteur.
Texte écrit par Tveroz, en ETC, sur Parano.be
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