Tourner en rond comme la nature

d’après moi, il n’y a plus rien à faire tout est perdu les points des virgules les virgules des points plus de magie donc plus de sens que des réflexes. tout est perdu pour moi j’entends pour moi le reste aucune importance et qui oserait se prononcer ? même le plus grand des malheurs quand la créativité est silencieuse ne s’entend plus produire, produire, produire nouveautés, changements, évolutions métamorphoses sans cesse bouclées puis recommencées sans cesse quel est le but ? revenir toujours à la ligne… remplir la page de passés l’avenir d’idées l’avancement la découverte l’agrandissement le pouvoir quel est le but ? il n’y a pas de but on pourrait réfléchir invoquer le savoir mais qui réfléchit qui invoque le savoir participe avance s’agrandit rentre dans le but et ne voit plus qu’il n’y en a pas rentrer dans le but… ces mots rentrent dans le but se taire alors ? pour cela je dis tout est perdu pour moi j’entends pour moi mais perdu est trop sombre faudrait-il dire libéré ? mais libéré est trop gai en-dehors ni tristesse ni gaieté il y a l’en-dehors le silence et l’absence non c’est trop noir le mutisme et la paix non c’est trop plat où sont les mots ? ce sont eux que j’ai perdu j’essaie d’expliquer je rentre dans le but à nouveau les mots des mots pour expliquer oh s’il vous plaît faite que ce ne soit pas me justifier l’absence de mots la virginité l’autarcie la censure c’est drôle ça n’a pas de sens je crois, oui je crois plus aucune certitude pour éviter le mensonge je crois qu’en-dehors c’est le quotidien cette forme rampante du présent cette forme bondissante sautillante frénétique dirait-on souvent le quotidien tout est dans le quotidien même l’exceptionnel est dans le quotidien quant à savoir ce que signifie tout ou exceptionnel personne ne le dira ou chacun pour soi difficile de s’exprimer de concevoir de se représenter quand précisemment je n’ai plus rien à dire je n’ai pas le courage comme certains peu l’ont je me rassure de me taire définitivement je babille sénile dans l’art j’éructe inepties et banalités je crache mes derniers sursauts vous en êtes les pauvres témoins comme je vous plains continuons ( sans cesse comme l’avancement, désolé ) je disais, d’après moi qui d’autre? il n’y a plus rien à faire tout est perdu pour moi vous m’avez compris les autres… je disais, le but, éviter le but mais pourtant s’expliquer non-sens, je disais, les mots, qui s’en vont coupure après coupure pour être certis jalousement dans un coin du quotidien que je suis seul à connaître forcémment, une façon malhonnête d’exister dans le but sans y exister est de se parler à soi-même vous n’y comprenez plus rien et il n’y a rien à comprendre et vous n’êtes pas première ni ne serez dernière n’oubliez pas voix intérieure destinée à être entendue intérieurement et si vous lisez ces mots vous n’êtes qu’un voyeur interdit à jamais banni par eux que puis-je comprendre des autres ? de vous muraille intarissable de l’individu elle ne m’entoure pas moi elle entoure les autres comme ces mots chaque fois qu’il y a moi ou est-ce l’inverse ? ce qui me mène à l’amour seul cheval de Troie là , il y a comme une nuée une robe qui tourne des chevilles dansantes ou deux possibilités : soit je m’envole et deviens lyrique soit je régule cartésien et comme je suis parti me voilà indécis c’est tout moi c’est aussi peut-être tout mon amour indécis comme ça à cheval entre deux cheveaux de Troie passion et réflexion réflexion et passion impossible de mettre l’un avant ou l’autre après même ces vers me trompent après avant avant injustice de la succession des mots l’amour où la spirale du bonheur rejoint celle du malheur le combat et l’extase la sueur et le rêve enchevêtrés dans la beauté paresses luxures vices tendresses émois liberté j’essaie de voir ce qui s’oppose au moment même où tout s’unit comme une giffle, une larme ou une main qui s’en va comme une perle de plaisir illuminant la vie un visage et des souvenirs peut-on aimer une seule personne la vie durant est-ce possible peut-on ? l’absence embellit l’amour le quotidien l’affadit est-ce vrai ? le quotidien transforme l’amour l’absence le fige dans la beauté est-ce vrai ? l’amour est trop éblouissant pour qu’on puisse le vivre : il est cantonné dans notre souvenir est-ce vrai ? l’amour est à l’image de nous tous donc il n’a pas d’image pas de règle pas de vérité et si ce que je viens de dire est une vérité alors elle ne vaut que pour moi seul car l’amour n’unit pas la raison encore une vérité valable que pour moi etc tautologies ! crièrent ceux qui pensent tatonnements ! crièrent ceux qui sentent Pourtant il y avait les mots perdus puis le refus du but mais mes mots vers les autres et les autres vers moi les autres dans le but là -bas et la muraille et la muraile percée par l’amour c’est logique tout ça… quoi qu’il en soit en amour puisque c’est là qu’aboutissent mes inhalations verbeuses messieurs en amour les mots n’ont pas de sens n’est-ce pas ? pourquoi voudriez-vous que j’en aie moi l’insensé ? les mots n’existent pas avant d’être écrits : c’est leur éternelle faiblesse l’amour existe au-delà de l’écrit : c’est son insaisissable beauté il est autour du vent à l’intérieur de l’espace au-dehors du vide de l’eau dans une pierre de l’air dans une flamme mon infâme regret : je ne peux qu’écrire cela la musique l’image sont plus proches du rêve et donc de lui chantez ! dansez ! voyez des films d’amour ! croisez certains regards longuement ! mais par-dessus tout ne m’écoutez pas s’il vous plaît c’est insensé j’ai rencontré une multitude de femmes elles m’ont toutes dit : je t’aime et à toutes j’ai répondu de même puis j’ai rencontré la femme de ma vie chaque soir elle me disait je t’aime chaque matin je lui répondais de même c’est elle qui est parti autour de ces mots d’amour dans la vie planent un terrible désarroi un terrible abandon toutes ces femmes ont le même goût celui de mes larmes de ma solitude l’amour : la joie de toucher et l’irrémédiable tristesse de l’air dénué de son parfum de leurs parfums après alors seul muraille rebâtie je ne sais par qui d’après moi, il n’y a plus rien à faire tout est perdu les points des virgules les virgules des points plus de magie donc plus de sens que des réflexes au quotidien sans but mais vous là -bas irradiés des journées qui passent est-ce la joie que vous cherchez ? le bonheur en chaque point les blessures guéries la gratitude des autres la lumière de l’harmonie ? une certaine harmonie sans nom… détrompez-vous ce n’est pas vous qui avancez vers cela c’est cela qui avance vers vous il suffit de sentir votre immobilité d’attendre surtout quand vous trébuchez de sentir son poids gratifiant comme un enfant joyeux qui vous saute dans les bras surtout de mieux voir puisque jour après jour cela se jette dans vos bras… mais vous, bienheureux aveugles, vous passez votre chemin rapides vous le piétinez en scrutant le ciel pour un espoir qui est à vos pieds laissez-moi maintenant laissez-moi tranquille avec vos yeux curieux je ne vous apprendrai rien ne dois-je pas me taire enfin ? laissez-moi et mes mots ces mots mots mots perdus dont j’ai oublié le sens. Créativité Silencieuse. vous connaissez Dvorak ? le flocon qui devient ruisseau puis torrent puis fleuve puis océan… en silence pourtant la musique… on essaiera. Tourner en rond comme la nature.

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