L’information

Elle n’est pas là Je l’ai cherchée Impossible de la trouver La chambre est vide La mer bruisse là-bas dans le nuit Et des gens font la fête dans le bar en bas Mais la chambre est noire Et quand j’ai cru J’ai mal cru, le lit vide Impossible de la trouver La normale désagrégation du temps et des illusions Elle aurait au moins pu marcher En bas avec les autres le long de l’esplanade Mais au lieu d’elle les gens passent Et c’est vendredi soir Elles sont toutes en mini-jupe Et du regard depuis le balcon je l’ai cherchée Impossible de la trouver Les vagues continuent à faire trembler la nuit Pendant qu’ils parlent tous dans le bar A leurs tables ils rient Loin des vagues et de la chambre noire Penché à mon balcon j’ai cru la voir Mais au lieu d’elle les motos crient Et c’est vendredi soir Elles avancent et leurs bras fins se balancent Leurs cuisses brillent sous les lampadaires Elles se frottent à l’air chaud Impossible de la trouver J’ai l’espoir en feu entre mes jambes J’ai besoin d’elles Elle n’est pas là Les vagues déroulent leur vide fatiguant Le babil des gens leur font écho Et j’ai mal du mal du type seul sur son balcon Qui voit tout et qui ne voit plus rien Alors qu’elle part avec eux Et les vagues qui rient J’ai cru la retrouver Impossible de la trouver Entre les grains de sable je suis parti fouiller Ils m’ont regardé et papotaient J’étais fou dans le sable à la chercher Les vagues folles ont éteint leurs voix Ils ont continué là-bas, à vivre leur vendredi soir Et moi sans espoir j’ai mangé la terre Loin au-dessus ma chambre vide Mon balcon vide donnant sur les rires L’hôtel vide foisonnant de folie J’ai mangé le sable et avalé les vagues La mer s’est bien marrée Le ciel m’a ignoré, et la lune s’est retournée Ils riaient avec leurs peaux et elles se déhanchaient Alors elle a réapparu Tant belle elle m’a craché dessus Dans le sable ses pieds fins et ses mollets iridescents Elle s’est penchée sur mon cadavre et je l’ai vue Comme je vous vois Comme je ne peux plus rien voir Elle m’a dit: Tu n’es pas là, mon pauvre Et je l’ai crue, et je l’ai aimée de nouveau Elle s’est moquée de moi Des pneus ont crissé et il y a eu un klaxon au loin Elles riaient sur l’esplanade Les palmiers riaient elles étaient belles J’ai eu de la chance et je l’ai avalée tout de suite Elle m’a chuchoté quelque chose à l’oreille Les vagues comme une onde wifi Leurs passages se marrant dans la nuit Et j’ai tout compris enfin, enfin Qui me dépassait tout Les scooters ont continué à vrombir Les filles ont laissé leurs jambes rire La lune s’est détournée derrière un  nuage Les vagues ne se sont pas arrêtées de se coucher Leurs vies ont continué Alors qu’elle disparaissait Et que je savais tout.

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