6:30 petit matin 170 km/h
Balenciaga aux pieds appuie sur les gaz
Lunettes Persol pliables Steve McQueen
Chemise blanche cintrée Gran Sasso
Pantalon moulant Lacoste 180 km/h
Soleil levant devant mains agrippées,
Silhouettes des montagnes, autoroute
Défilant, les autres voitures n’avancent plus,
Immobiles à 100 km/h, 200 km/h
Nina Simone chante rue hurle
Le temps s’étale, s’ouvre en pétales
S’émerveille dans tous les sens
La route glisse disparaît
La direction je la connais
L’envie d’elle je la connais
Paysage qui disparaît, le temps
Des autres aussi, le temps s’étale
Partout autour des Balenciaga
Des Persol, de Gran Sasso, de Lacoste
Autour de Nina Simone, je le dépasse
Au bout de la route qui
N’a plus de bout, du tout
Le temps grince, le temps s’efface
Les traits blancs deviennent des lignes
Les virages, les paysages, fondent, 230 km/h
Le temps s’étale, s’ouvre en pétales
S’émerveille dans tous les sens
La route glisse disparaît
La direction n’a plus de sens
L’envie d’elle je la reconnais
Suce l’esprit, la vitesse dépasse
Le temps des autres immobiles
Le temps le mien qui se compresse
Maintenant je sais, je peux l’attraper
Elle apparaît, assise à mes côtés
Le temps n’est plus, brisé, l’espace
Entre nous doucement s’efface
Lentement elle se dresse
Glisse sa main sur mon bras
Comment puis-je attendre encore autant? 250 km/h
Le temps s’étale, s’ouvre en pétales
S’émerveille dans tous les sens
La route glisse disparaît
La direction explose, l’atteindre
Elle est là quand j’ose, 270 km/h
La rejoindre, sans temps, lâcher le volant.
Sur Gran Sasso, sans temps, du sang.
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