Il y a cet insecte qui erre dans mon appartement depuis quelques jours. Il rampe à la recherche de quelque chose. Il cherche je pense de l’amour et de la nourriture. Je pourrais l’écraser et le mettre aux WC
ça mettrait un terme à sa quête.
Quelle est ma quête? Je rampe aussi, je recherche de l’amour aussi. Sous les mouvements doux des étoiles, je suis cet insecte. Je suis une idée de lien à tout, à plus. Qui peut se faire écraser à chaque instant par un geste de lave, d’océan, ou une envie lointaine
ça mettrait un terme à ma quête.
Ma chemise est tachée. L’insecte est allé sous un rideau et en le cherchant j’ai versé du vin sur ma chemise. Elle va disparaître bientôt dans la poubelle. Pendant que l’insecte rampe ailleurs. Ma chemise va attendre dans une décharge et brûler vive
ça mettrait un terme à sa vie
Une lente et tendre dégradation de l’amour tend aussi vers le chaos, à l’image en physique de l’entropie inéluctable. L’amour apporte un bouleversement et finit en bouleversement, indiquant, peu importe le pas du temps, qu’il faut finir
ça mettrait un terme à l’amour
Au-delà d’aimer, que reste-t-il? Une envie d’être autre chose, qui ne craint pas le poids d’amour, qui ne craint pas la finitude inhérente à l’envie d’aimer, qui accepte que la solitude est une forme paisible d’amour, parce qu’écraser l’insecte est un geste de paix
Jusqu’à ce que détruire soit aussi aimer.
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