C’est assez facile de vivre normalement.
Les trucs qui se répètent chaque jour comme une sorte de loi impénétrable à laquelle je me conforme parce que j’ai besoin de ces trucs qui se répètent chaque jour. Dans une certaine mesure absurde, si je n’en avais plus besoin, je m’inventerais encore d’autres trucs que je répèterais chaque jour pour ma plus maigre satisfaction. Cette situation est assez flexible finalement. La normalité est très accessible.
La violette possède ceci de particulier de ne rien perturber de la normalité; elle la prolonge d’un point à un autre sans se poser la question de ce qui les sépare, si ce n’est 15 heures étranges de non-sens total. La première fois que j’en ai pris, j’ai cru que j’avais voyagé dans le temps. Puisque j’a cligné des yeux et soudain il a fait nuit.
S’ils sont venus dans l’appartement, c’est que le taux d’absence dans l’immeuble avait augmenté au-delà du taux officiel admissible.
Le taux, c’est sacré, et comme certains d’entre eux pensent que la violette est une sorte de virus, au-delà d’un certain taux ils viennent avec des masques et des protections. Nathalie était dans le vide alors que j’étais conscient. Je me faisais un café et le ciel était gris, par la baie qui découpe la vue de la cuisine je ne voyais personne dans la rue. Un jour de travail à domicile comme un autre. Quand ils ont débloqué la serrure, je me demandais pourquoi je ne sauterais pas de 15 heures en 15 heures à l’infini.
Le vent soufflait dehors et il faisait froid autour de mon café. Je flottais aussi inconsistant qu’un nuage de lait. Autour de moi, il n’y avait presque plus aucune limite.
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