Mort Urbaine

Au son des cloches d’une fin Il y a quelqu’un de mort, Mais mort comme on peut l’être en suspens Au-dessus d’une route de nulle part à nulle part. Avec un casque qui ressemble à la pensée. Au son des cloches démarre Un énorme rumeur d’envie de vivre qui se meurt, Sans autre présence que cette ineptie, L’absurdité de tout, l’absence de tout, L’inconcevable importance de la réalité, Les mots, aussi eux, pour moi, Leur inutilité, Leurs guerres, Leurs pactes. Car il y a des pactes entre les mots : Ceux qui font que lorsque je pense, C’est moi qui pense et personne d’autre. Paraît-il. Je pense au son de ces cloches. Au son des cloches faisant trembler, Il y a des sédatifs qui tuent le mal, Et avec lui, chaque pensée bien sûr. Un peu comme quand on est mort. Mort urbaine. Mot urbain. Leur inutilité, Leurs guerres, Leurs pactes. Comme un non-sens Qui mène quelque part, comme Une mort sans raison Qui fait pourtant tout chuter autour d’elle. Au son des cloches, au son des cloches, Des sirènes perçues de si loin sans intérêt car c’est si loin en bas – De si loin qu’on dirait des cloches, Passent des flashs rouges comme du … Et moi j’entends des cloches, si loin, si bas. Quelqu’un a du disparaître… Mais je m’en fous, J’ai mes sédatifs, comme lui dans les cloches. Recroquevillé je laisse passer Encore une Mort Urbaine. Un dernier mot, un dernier rot.

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