Ton bureau tu aimeras

Lisse souvent De toutes les couleurs Mais de préférence gris ou blanc Noir pour ceux jouant à la splendeur. Tu le rencontres chaque jour Chaque année La plupart toute leur vie Souvent minute après minute Tel un amant muet Qui te porte toujours Mais que tu as oublié Berné par son soutien D’habitude au quotidien. Parfois certains lassés S’effondrent sur lui Qui a vu l’encre La poussière ou le sang Lui qui a vu De toute éternité, semble-t-il La pensée avancer Les plus grands déballer leur art Sur la platitude de son regard. Parallèle à l’horizon Souvent aussi Tu ne vois pas plus loin que lui Limitant ta vie A sa surface qui t’attend Jour après jour Ne bronchant jamais Aussi patient qu’une absence. Pourtant sans lui Tu traînerais dans les mondes Parmi les rues et les plaines Tu maudirais ta marche Sans rien pour t’appuyer Tu rêverais de ce ciel couvert A l’envers, que tes bras caresseraient. Ecris sur son dos, glisses-y ta souris, Verse tes larmes sur sa face Tape-le du poing Balaie-le de rage, aimes-y une femme, Il ne te répondra pas Le matin suivant Attendra ta caresse Et tu lui obéiras. Tangente à la Terre, recouvre-le de ta pensée Car il est la charade de ta vie Lisse comme un commandement : Ton bureau tu aimeras.

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