La réalité est si subtile quand elle est mise dans la perspective de l’amour.
Comme j’aurais envie de partager ce que mes sens me donnent!
La chambre immaculée est une intuition juste: l’amour est par nature un lien virtuel.
Si elle était là, je ne ressentirais plus la même chose, je la verrais elle surtout, et le clapotis de la pluie sur le toit, et les montagnes qui s’effacent dans la brume, et le chant tranquille des oiseaux, et le souffle de l’air par la fenêtre, et tellement d’autres sensations, peut-être qu’elles seraient atténuées par sa présence.
Mais l’amour donne envie de tout partager: et c’est ce que je fais en ce moment en lui écrivant. Je crée un lien mais elle n’est pas là, dans ce présent, mais elle est là, dans ce présent. Son absence et sa présence en même temps: ne serait-ce pas l’amour?
Ressentir avec elle, malgré son absence: nous sommes une forme de vie capable de ressentir à travers le temps et l’espace, par ce qu’elle me donne et je lui donne.
Notre amour dans l’abstrait, c’est un amour juste, c’est un amour total, et l’absence physique de l’un et de l’autre n’y change rien, au contraire, cette absence le rend plus total, plus pur encore.
Et j’aimerais la presser un moment contre moi.
Comme je le fais maintenant.
Et l’instant d’après, elle peut glisser dans le vent.
L’amour n’est pas vrai. Il est au-delà de ce qui est vrai.
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