Mon fils est mort écrasé par un camion alors qu’ivre il errait sur la route.
Il était ivre parce qu’il fuyait une école qui ne lui apportait plus rien d’autre que le regard heureux de ses parents.
Ivre d’une société hagarde qui ne lui apportait rien d’autre que la paix de la conformité.
Il a désiré des désirs impossibles, des rêves contradictoires, comme d’être heureux, mais dans une norme qui n’avait pas cet espace-là.
Il voulait découvrir ce qui se passait au-delà. De ses parents et de leurs doutes. D’une école et des questions épuisantes.
Un autre rêve qui questionne tous les rêves de tous les autres, imprimés en million d’exemplaires.
Il a fait un pas sur cette route du camion. Et le camion roulait comme toute la logique d’une société sans vie exacte. Penaude.
Alors que lui possédait l’exactitude de ses propres rêves flous. Ecrasés parce qu’il y a des imprévus.
Une sorte de monde plein de contradictions qui met des camions la nuit sur une route de simple ivresse. L’ivresse du rêve, sous l’exactitude du camion.
Mon fils est mort parce que je ne sais pas où je vais exactement. Le père vacille, son fils essaie là où son père n’a pas osé. L’espace résiduel est mort.
Une logique paisible des imprévus se met en place pour remplir un vide tranquille.
Le camion a roulé sur son ivresse de vivre, que je lui ai donnée avec amour, les sirènes éclaboussent la scène de notre lien.
Journal: dramatique accident.
Il y a des imprévus. Qui tuent. Ceux qui restent vivants.
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